A partir de ce chapitre, beaucoup de documents insérés sont des coupures de presse.
Ce n'est pas toute la presse -je n'en ai pas eu connaissance- mais seulement ce que j'ai pu collecter.

L'YONNE REPUBLICAINE
1982

AUXERRE,
sa cathédrale... ses orgues

           Auxerre. - “ Auxerre et sa cathédrale ” est une édition due à l'association des Amis des orgues de l'Auxerrois qui a fait sortir de l'imprimerie un texte écrit par Henri Forestier et excellemment illustré par les éditions Lécuyer de Lyon.
           C'est en présence des membres du bureau de l'association, du facteur d'orgues Oberthur de Saintes et du maire d'Auxerre que l'abbé Boisseau devait faire la présentation officielle de l'ouvrage, qui sera vendu au profit de la restauration du grand orgue de la cathédrale Saint-Etienne d'Auxerre.
           Il la faisait en ces termes :
           «J'ai relevé, dans L'Echo d'Auxerre de la l'année 1967, quelques phrases écrites par J-P. Rocher qui diait d' Henri Forestier qu'il était plus un silencieux qu'un taciturne méditant dans l'hôtel des Archives de la rue Cochois les mains dans le dos. Personnellement, je le revois déambulant dans la même attitude à la messe de 10 heures, le dimanche matin, dans la cathédrale ou à la librairie Staub, pratiquement tous les jours de la semaine. Il disait d'ailleurs qu'Henri Forestier excellait à fournir des articles où se mêlaient, dans les plus judicieuses proportions, la rigueur scientifique, la vulgarisation du meilleur aloi, la finesse de l'homme d'esprit et d'humour de notre basse Bourgogne. Le détail pittoresque, la notation apparemment la plus anodine, issus de notre terroir dont il était lui-même originaire et tant imprégné, avaient valeur de témoignage sur la vie du passé. Cet homme, avec sa modestie naturelle, nous laisse un témoignage du passé parce qu'il était en même temps un historien de haute valeur et le meilleur connaisseur du passé de notre région. Merci à M. Claude Hohl qui nous a transmis ce manuscrit inachevé et à Mme Forestier qui nous a généreusement encouragés.»
           M. Soisson devait se féliciter doublement de voir et la sortie de ce livre sur Auxerre et sa cathédrale et enfin le départ de la restaurations du grand orgue de la cathédrale qui sera l'instrument que les organistes attendent et au profit duquel la plaquette a été éditée.
           On le trouve aux principaux points de vente habituels, en librairie, ou en écrivant aux Amis des orgues de l'Auxerrois, 1, rue Joubert, à Auxerre. - M.-A. PIAT.

           Nous empruntons aux «Annales de l'Yonne», parues en octobre 1966, un «in memoriam» à Henri Forestier, qui rejoint dans l'unanimité ceux faits à l'époque par Léon Noël, Paul Richard, J.-P. Rocher.
           « Il était pour nous l'homme d'un pays et d'un département. Fils d'un médecin de Seignelay, où il était né le 23 novembre 1904, il était entré à l'école des Chartes en 1922.
           « En 1926, la thèse qu'il soutenait était consacrée aux seigneurs de Seignelay : deux Bourguignons au service du Roi de France et la vie politique de Philippe et de Charles de Savoisy.
           « Sa carrière d'archiviste, sauf quatre années passées à Albi, allait tout entière se dérouler à

Auxerre où il était nommé en 1932, dans ce cadre un peu vieillot mais si agréable de l'Hôtel de la rue Cochois.
           « De 1932 à 1966, Henri Forestier a marqué profondément son passage à la tête du dépôt auxerrois. Son nom rejoint celui des grands prédécesseurs, les Quantin et les Porée.
           « Il possédait au plus haut degré un tempérament d'historien. Historien de l'Auxerrois, historien de l'Yonne : sa modestie ne lui aurait pas permis de traiter des sujets dépassant les limites où il estimait devoir s'enfermer.
           « Membre de la Société des sciences dès 1933, il en devint le président en 1956, succédant à un autre grand disparu, Paul Berthier. »

L'YONNE REPUBLICAINE
VENDREDI 4 JUIN 1982

Amener «l'orgue à hauteur de vue»
C'est un objectif du Centre culturel de l'Yonne

           Auxerre. - Le Centre culturel de l'Yonne et son directeur, Claude Smsen, se sont donné cette saison, comme objectif, de faire découvrir l'orgue aux Icaunais.
           Ce merveilleux instrument à vent et à clavier qui a joué un rôle considérable dans l'histoire de la musique est, il faut bien le dire, totalement inconnu du grand public. On admire son architecture, là-bas, au fond de la maîtresse nef, suspendu comme un nid d'hirondelle ou posé sur un jubé ou une tribune ; au-dessus du maître-autel. On apprécie ses débauches d'harmonie

les jours de fête, on est ému par ses sons lancinants les jours de deuil. Mais c'est tout.
           Précisément, le Centre culturel de l'Yonne, fidèle à sa vocation, tente, depuis plusieurs mois, de faire découvrir l' instrument à travers une exposition itinérante parmi les écoles. Actuellement, cette exposition est au C.E.S. Denfert- Rochereau d'Auxerre. La semaine prochaine, elle rejoindra le collège Bienvenu-Martin, puis ceux de Saint-Florentin et Brienon, avant d'être présentée au public en juillet, au siège de la B.P.Y., à Perrigny, puis au centre administratif de Saint-Florentin, avant de prendre, à la rentrée, la route de Vezelay.
           Des panneaux, un montage audiovisuel permettent de jeter un regard sur le fonctionnement de

l'instrument et, en même temps, de découvrir l'inventaire des orgues du département avec des photographies, par leurs caractéristiques, leur état qui, il faut le reconnaître, n'est généralement guère rassurant.
           En supplément et pour mieux faire apprécier l'instrument, une série de concerts « orgue et voix » viendra compléter l'exposition. Ces concerts – Chablis, Vézelay, Sens, Brienon, Saint-Florentin – proposeront des programmes adaptés et rapprocheront l'instrument du public. Ils feront participer les gens de la région puisque, heureuse coïncidence, l'Ensemble vocal d'Auxerre, qui vient d'enregistrer un disque des oeuvres du compositeur auxerrois Paul Berthier, a justement à son répertoire des pièces avec accompagnement d'orgue.

Marier les sonorités

           J.-Ph. Mesnier, titulaire du grand orgue de l'église Saint-Nicolas de Maisons-Laffite, professeur à l'école de musique d'Auxerre, Michèle Leclerc, titulaire des orgues de la cathédrale de Sens, qui accompagne la chorale Philoména de Sens, également de la fête dans sa bonne ville, se relaieront aux claviers.
           En première partie, orgue et choeurs alterneront pour permettre la comparaison des sonorités de l'instrument et des sonorités vocales, avant de se marier harmonieusement en seconde partie avec l'offertoire de la Toussaint, « Justorum animae » et surtout « Missa Peregrina »,

une des oeuvres majeures de Paul Berthier.
           Marie Noël, la poétesse auxerroise, figure également au programme des concerts, avec un agréable « Cantique de Pâques », aux côtés de Roland de Lassus, Carissimi, « Le choeur de Jephté », le mystérieux Bortniansky, « Adoremus », et de l'inimitable Mozart et son merveilleux « Ave Verum ».
           Ce sont donc des concerts de grande qualité que vous propose le Centre culturel de l'Yonne. Les quatre premiers, qui verront la participation de l'ensemble vocal d'Auxerre, seront dirigés par Raphaël Passaquet, qu'il est inutile de présenter à nos lecteurs.
      Pour mieux découvrir l'orgue, un système vidéo permettra aux spectateurs de voir et l'organiste et le jeu de l' instrument en même temps que les choristes.
           L'orgue, ainsi rapproché du public « à hauteur de vue », apportera une note originale supplémentaire à ces manifestations culturelles d'importance.

           Michel MOREAU

                Vendredi 11 juin, 20 h 45, église de Chablis. - J.-Ph. Mesnier et l'Ensemble vocal d'Auxerre.
                Samedi 12 juin, 20 h 45, basilique de Vezelay. - J.-Ph. Mesnier et l'Ensemble vocal d'Auxerre.
                Mercredi 23 juin, 20 h 45, cathédrale de Sens. - M. Leclerc, l'Ensemble vocal d'Auxerre et la chorale Philoména de Sens.
                Vendredi 2 juillet, 20 h 45, église de Brienon. - J.-Ph. Mesnier et l'Ensemble vocal d'Auxerre.
                Dimanche 4 juillet, 20 h 45, basilique de Vezelay. - Orgue de barbarie.
                Samedi 17 juillet, 40 h 45, église de Saint-Florentin. - Michel Jolivet à l'orgue.

           Auxerre. - Depuis de nombreux mois et pendant de longs mois encore, l'organiste titulaire de Saint-Etienne, se trouve réduit, contraint et forcé, au chômage technique. Mais maintenant, il vit d'espoir, car si les délais sont tenus, les voûtes de la cathédrale résonneront, dans un peu plus de trois ans, des accords d'un «nouvel»instrument restauré.

achevé. Il a permis de constater la vétusté (pour ne pas dire plus) du système de commande pneumatique – ce qu'on savait – et l'existance de dégâts aux sommiers, provoqués par des fuites – ce qu'on ignorait.
           Satisfaction, en revanche, du côté des tuyaux qui, à de rares exceptions près, pourront être réutilisés : tuyaux bois, tuyaux en alliage étain-plomb ont été soigneusement emballés pour être transportés dans les ateliers Oberthur, à Saintes, comme cette « flûte » de 16 pieds, haute de 6 mètres lourde de 400 kilos !
           La plus grande grande partie du travail de restauration sera réalisée dans les Charentes, jusqu'au montage de l'orgue (il sera totalement démonté après les vacances d'été). L'instrument sera alors démonté, pièce par pièce, transporté à Auxerre, puis remonté définitivement dans la cathédrale, ce qui cachera à nouveau une fresque peu connue du XVIèn siècle, dégagée par le démontage : les sibylles retourneront dans l'ombre !

           Il y a plus de douze ans que Jean-Jacques Laubry et Gabriel Boisseau (trop connus pour qu'on les présente ! ) tentent de convaincre tous azimuts de l'impérieuse nécessité de restaurer les orgues de Saint-Etienne. Douze années difficiles, passées en grande partie à se battre « face à la machine administrative » pour reprendre une formule du premier cité.
           Une association, l'Association des Amis des Orgues de l'Auxerrois, a pris le relais, rassemblant toutes les bonnes volontés selon ce principa éternel : « L'union fait la force ».

           De la force, de la constance, de la patience, il en faut ! Pourtant, petit-à-petit, les pièces du puzzle se sont mises en place, les appuis se sont fait moins discrets, les premières subventions ont été votées.
           Les collectivités locales, région, département et ville d'Auxerre nous ont aidé précise Jean-Jacques Laubry.            Le principe de restaurationacquis, l'entreprise choisie, les travaux pouvaient commencer. Depuis la semaine dernière, le démontage total des tuyaux est

           Car une restauration coûte cher et l'estimation qui prévaut actuellement s'élève à quelque 150 millions de centimes. Malgré les subventions, la charge financière reste lourde.
           Cependant, l'heure est à l'espoir chez tous les défenseurs de l'orgue de Saint-Etienne, dans l'attente d'un concert inaugural qui méritera d'être vécu. On peut du moins l'imaginer ! – P. D.

                                                                                                         9 juillet 1982



                                                                                    Le Maire de la Ville d'Auxerre
                                                                                    à
                                                                                    Monsieur Gérard AMIOT
                                                                                    Trésorier del'Association
                                                                                    Les Amis des orgues auxerrois
                                                                                    6, avenue Victor Hugo
                                                                                    89000 AUXERRE



                                          Monsieur le Trésorier

                     Suite à la conversation téléphonique du 8 juillet que vous avez eue avec Daniel MASSICARD, Secrétaire Général adjoint de la Ville d'Auxerre, j'ai l'honneur de vous informer que la Ville a engagé 200 000 F au titre de l'année 1982 pour la réfection des orgues de la cathédrale et que d'ici la fin de l'année, elle versera à nouveau 100 000 F à l'entreprise Oberthür.
                     C'est donc une somme globale de 300 000 F que la ville aura dépensé au titre de 1982. Aussi, je vous serais obligé de bien vouloir verser 300 000 F à la ville, dans la première quinzaine de janvier 1983, qui est une date limite pour la clôture de l'exercice 1982.
                     En vous remerciant,
                     Je vous prie de croire, Monsieur le Trésorier, en l'assurance de mes sentiments les meilleurs.



                                                                                    Pour le Maire,
                                                                            L'Adjoint aux Finances


                                                                                J. DEFONTAINE

                                                                                                         13 juillet 1982



                                                                                    Le Maire de la Ville d'Auxerre
                                                                                    à
                                                                                    Monsieur DECAVELLE
                                                                                    Technicien conseil
                                                                                    12, rue Velane
                                                                                    31000 TOULOUSE



                                          Monsieur,

                     J'ai bien reçu vos différents courriers concernant votre proposition de maîtrise d'oeuvre pour suivre les travaux de reconstruction de l'orgue de la cathédrale et je vous en remercie.
                     Actuellement, l'association des amis des orgues auxerrois suit avec compétence le début des opérations et le recours à un maître d'oeuvre extérieur ne semble pas nécessaire. Seule une aide technique ponctuelle pourrait être justifiée et je vous remercie du concours que vous avez bien voulu nous apporter.
                     Vous recevrez, par courrier séparé, et sous un délaide 40 jours, le montant de vos honoraires.
                     Je vous prie d'agréer,Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée.



                                                                                    Pour le Maire,
                                                                            L'Adjoint aux travaux


                                                                                M. POULLET

«Orgues à hauteur de vue» :
quand le plaisir devient culture

      Le renouveau de l'orgue et de la musique dans notre département : une grande idée qui a pu se concrétiser grâce à la Banque Populaire de l'Yonne qui accueille une exposition dans ses locaux de Perrigny, route de Saint-Georges.
      Jusqu'au jeudi 15 juillet, le thème « orgues à hauteur de vue », réalisé par le Centre Culturel de l'Yonne, sera présenté au public. Jusqu'à présent, personne n'avait d'idées précises sur les richesse de ce domaine, si ce n'est l'abbé Callemand (!) qui a réalisé une étude il y a quelques temps, point de départ de l'exposition. Puis, M. Mesnier, organiste, et M. Puesch, photographe, ont uni leurs efforts pour mettre sur pied un montage audiovisuel sur le fonctionnement de l'orgue.

      On ne peut qu'être impressionné par la présentation de ces beaux buffets arborant fièrement tourelles et plates faces plates. Hélas ! tous ces instruments sont inutilisables, sauf si l'orgue de Saint-Florentin qui a été restauré en 1969 et sur lequel sera présenté un récital le 17 juillet dans le cadre de cette animation.
      Hier, à Brienon, un concert a également eu lieu où orgues et l'ensemble vocal d'Auxerre ont é té mêlés.
      Lors de deux manifestations, grâce à un circuit intérieur de T.V. installé par l'Association « Média 2 », il est possible de voir le jeu de l'organiste depuis la nef.
      L'association « Les amis des orgues de l'Auxerrois » vient d'autre part d'éditer un livre très intéressant sur Auxerre et sa cathédrale, au profit de la reconstruction de son orgue.

      Pour compléter, la Banque Populaire et notre journal organisent un concours intitulé « Palme de l'animation culturelle » ouvert aux associations de l'Yonne, doté de nombreux prix et dont les modalités pourront être lu sur un panneau au sein de l'exposition.

      Une présentation par elle-même modeste, dans ses dimensions, mais qui a le grand mérite de rassembler, ne serait-ce qu'en image, tous les orgues de l'Yonne et qui est harmonieusement complétée par des concerts concrétisant le but culturel à atteindre et permettant de sensibiliser un public plus vaste. – L. G.