Réception et paiement de l'orgue de choeur.
     Ce jourd'hui trente et un décembre mil huit cent cinquante et un, les membres du Conseil de fabrique se sont réunis en l'Eglise cathédrale pour la réception de l'orgue de choeur dont l'acquisition avait été décidée dans la dernière réunion. Immédiatement après cette réception qui a eu lieu avec solemnité en présence d'un grand concours d'artistes et d'amateurs, les membres du bureau se sont assemblés au presbytère sous la présence de Mr le Curé Archiprêtre, Mr Ducroquet facteur d'orgues étant présent a reçu de Mr le Trésorier une somme de quatre mille deux cents francs à compte sur celle de six mille deux cents francs pour laquelle il s'ent engagé à confectionner l'orgue de choeur d'après le contrat passé entre lui et MM les membres du Conseil de fabrique le 12 mars dernier. Il ne reste plus à lui payer qu'une somme de deux mille francs qui devra être remise le 15 janvier 1852 au plus tard sans intérêts jusque là. Mr Ducroquet a donné quittance à Mr le Trésorier de ladite somme de 4.200 francs laquelle quittance a été déposée dans les archives de la fabrique.
     Fait et arrêté le trente et un décembre mil huit cent cinquante et un.


31 décembre 1852 Payé au sieur Ducroquet pour l'accord de l'orgue                                                60,00

Admission d'un organiste et d'un serpent.
     Aujourd'hui vingt et un mars mil huit cent cinquante deux, MM les membres du bureau de la fabrique de l'Eglise Saint-Etienne se sont réunis au presbytère sous la présidence et sur la convocation de Mr le Curé Archiprêtre qui leur a exposé qu'il convenait de fixer définitivement le traitement de l'organiste chargé de l'orgue du choeur et qu'il proposait de lui allouer la somme de deux cent francs de même que pour le grand orgue. Le bureau après en avoir délibéré a admis comme organiste Mr Lyon... fixant les appointements à deux cents francs il a décidé ensuite sur la proposition de Mr le Curé que le Sr Thomas souffleur de l'orgue de choeur aurait trente francs par an et que les appointements du Sr Thomas serpent seraient fixés à cent francs. Mr le Trésorier est spécialement chargé de l'exécution de cette délibération qui aura son effet depuis le premier janvier dernier.
     Fait et délibéré le vingt et un mars mil huit cent cinquante deux.

     Nomination d'un organiste pour l'orgue de choeur en remplacement de Mr Lyon.
     Avant de terminer la séance Mr le Curé expose que le Sr Lyon organiste de l'orgue de choeur ayant renoncé à son emploi, il doit être pourvu à son remplacement. Mr Milliaut se présentant avec toutes les garanties désirables est accepté pour commencer son service à partir du jour de Pâques prochain.
     Fait et arrêté le Vingt mars 1853.

Le trois décembre mil huit cent cinquante quatre
Réparation du grand orgue
     ... Mr le Président expose ensuite que la soufflerie du grand orgue ayant un besoin urgent de réparation, Mr le Curé après en avoir parlé au bureau s'est adressé à Mr Ducroquet facteur d'orgues à Paris qui a pris connaissance du dommage et a dressé un devis sur lequel il s'agit de statuer en ce moment Mr Ducroquet s'engage à établir une soufflerie neuve dans un nouveau système et avec tous les perfectionnements introduits dans cette industrie, à remonter et nettoyer tous les tuyaux de l'orgue ; il demande pour ces travaux une somme de deux mille francs
     Le Conseil après en avoir délibéré adopte le devis de Mr Ducroquet, consent à ce que la Fabrique supporte cette dépense de 2,100 frs (!) et charge Mr le Trésorier de s'engager comme la représentant jusqu'à concurrence de cette somme en ajoutant aux conditions du marché, d'abord que le travail serait fini pour Pâques de l'année prochaire au plus tard puis que le paiement se ferait en deux fois, moitié dans le mois de la réception des travaux et moitié fin de janvier 1856, sans intérêts jusque là.

Nomination d'un organiste
     Le dimanche 14 janvier 1855 MM les membres du bureau de la Fabrique St Etienne d'Auxerre se sont réunis à midi au presbytère sous la présidence et sur la convocation de Mr le Curé Archiprêtre qui leur a exposé que Mr Milliaut organiste de l'orgue de choeur ayant quitté la ville, il était urgent de pourvoir à son remplacement. Mr Huret réunissant les conditions nécessaires de moralité et de capacité pour être admis, il propose son acceptation... Le bureau après en avoir délibéré après le choix de Mr Huret comme organiste le nomme à cette fonction, son traitement étant le même que celui de Mr Milliaut...

29 avril 1855
Rapport de la Commission sur le Budget de la Fabrique de l'Eglise Saint-Etienne d'Auxerre pour l'année 1856
... Ainsi dès aujourd'hui la Fabrique... doit de plus pour
la soufflerie de l'orgue                                                                                                      2 100,00
Traitement de deux organistes et de deux souffleurs
aucune observation                                                                                                             565,00
Dépense pour la soufflerie du grand orgue                                                                         2 100,00

1856
Janvier 30. Payé à Mr Viollet pour réparation au grand orgue                                                  15,00
Février 26. Payé pour solde à Mr Ducroquet suivant mandat délivré le 26 février                   1 061,20

Le samedi 4 avril mil huit cent cinquante sept...
Observations sur le refus de l'organiste d'assister aux enterrements
     En l'absence de Mr Lambert, Mr Lallemand est désigné par le Bureau pour remplir les fonctions de Secrétaire.
     Monsieur le Président soumet au Bureau les réclamations qui lui ont été adressées par l'organiste et par le souffleur, au sujet de l'appel qui leur a été fait par Mr le Curé à l'occasion de deux enterrements. Ils ont fait remarquer l'un et l'autre que les orgues n'ont pas été touchés dans les exercices précédents et que l'exiguité de leur traitement actuel ne permet pas de leur imposer cette charge extraordinaire. Mr le Curé répond qu'ils ont été demandés par lui et que tous les employés de l'Eglise doivent se rendre à son appel. Le bureau sans nier en principe l'obligation de la part des deux pétitionnaires de se soumettre aux injonctions de Mr le Curé fait observer que tous les employés de l'Eglise moins les Clercs et les Enfants de Choeur, devant être nommés et révoqués par le bureau, il est juste que le bureau soit consulté sur l'opportunité d'une dérogation à leurs fonctions habituelles. Le président fait observer que si, d'une part, Mr le Curé a le droit de ne pas recevoir dans son Eglise, un employé qui ne lui convient pas, d'autre part le bureau serait dans son droit en refusant toute allocation à un employé non agréé par lui.
Mr le Trésorier ajoute que les droits du Curé et ceux du Bureau sont nettement définis par le législateur, mais qu'une loi plus élevée que toute juridiction, celle des convenances, exige un mutuel accord sur cette question, comme sur toutes les autres, et que de même que le Bureau ne saurait donc manquer à ses obligations critiques et rejeter sans motifs sérieux, les propositions de Mr le Curé, le Curé ne doit pas être guidé dans ses déterminations par le Caprice ou les préventions. Il termine en ajoutant que tout service exceptionnel soit rétribué aux employés qui seraient appelés par Mr le Curé. Le Bureau consulté sur cette question déclare que les organistes et les souffleurs seront payés, à toutes les fois qu'on les appellera à un enterrement ou à un mariage, que sans cette condition ils sont autorisés à ne pas venir...

     ... Il serait acheté un petit trépied de fer ou en fonte destiné à mettre la braise et le charbon pour le service de l'organiste du choeur afin qu'il puisse se garantir du froid, ce trépied devant être assez élevé pour qu'il n'ait pas à se baisser continuellement et en outre deux bobèches pour les bougies dont il se sert et qui sans cette adjonction gâtent le clavier de l'orgue.

Un membre donne connaissance d'une réclamation du serpent de la cathédrale demandant une augmentation de traitement. Le bureau prend en considération la demande du sieur Thomas et en fera son rapport au conseil dans la séance du premier dimanche d'octobre.

Ducroquet facteur d'orgues
Boulevard Montparnasse, 49
à Paris
(Merklin & Schultz successeurs)

     Vous étiez chargé depuis quelques années d'accorder tous les six mois les orgues de l'église st Etienne d'Auxerre pour le compte de la Fabrique dont je suis le Trésorier. Nous avons depuis peu de temps ici pris un artiste très habile qui accorde parfaitement, et comme en raison de la distance qui nous sépare de Paris, vous êtes obligé de nous demander un prix bien supérieur à celui qu'il nous demande pour le même travail, vous ne pouvez donc trouver mauvais que dans les intérêts de notre église, nous nous adressions désormais à lui pour l'accord de nos orgues. Mais en vous prévenant de ceci, la Fabrique tient bien à vous dire que ce n'est pas par suite de mécontentement contre vous ou vos employés qu'elle prend cette mesure, mais seulement pour le motif que je vous indique. Nos fabriques de province ne sont pas riches, et elles doivent prendre les moyens qui se présentent pour diminuer leurs dépenses ; si les circonstances nous étaient plus favorables rien ne nous empêcherait alors de recourir comme par le passé à votre maison pour l'accord de nos orgues.

     Mr le Président fait savoir au Bureau que nous avons à Avallon un facteur d'orgues qui a fait ses preuves à la dernière Exposition, que ce facteur accorde l'orgue de St Pierre, et qu'il pourra également accorder les orgues de notre cathédrale, à moindre frais que ne le peut faire un facteur de Paris. Le Bureau accepte avec empressement l'avis de Mr le Trésorier et le charge d'écrire immédiatement à la maison Ducroquet afin qu'elle n'ait plus à nous envoyer d'accordeur. Un membre fait observer qu'il pourrait bien y avoir un marché passé entre Mr le Curé et la maison Ducroquet et qu'il serait convenable de prendre des renseignements à ce sujet auprès de Mr Fortin.
     ... Le Bureau après en avoir délibéré, décide toutefois, vu l'urgence, que Mr le Trésorier est chargé d'écrire immédiatement à Mr Chazelles, facteur d'orgues à Avallon pour qu'il puisse procéder avant les fêtes, à l'accord de nos orgues.

Le dimanche seize janvier mil huit cent cinquante neuf
... Me le Secrétaire donne lecture de la demande d'augmentation renouvelée par le jeune Thomas qui tient l'ophycléïde au choeur, le Conseil considérant qu'il y a justice à élever le traitement de ce musicien au niveau de celui des chantres, décide qu'à partir de ce jour, le sieur Thomas sera payé à raison de 340 Frs par an.

     Je le prie de passer chez moi à son premier passage à Auxerre quand il viendra accorder les orgues de St Pierre, je m'entendrai avec lui pour celles de St Etienne.
     Réponse qu'il viendra de suite si je ne puis attendre Pâques.
     Je lui écris de nouveau qu'après avoir consulté les organistes, il n'est pas nécessaire qu'il fasse exprès pour nous le voyage d'Auxerre, et qu'avant Pâques il sera temps...

     Je pensais que vous seriez venu en 7bre ou 8bre accorder nos orgues ainsi qu'il avait été convenu avec moi agissant au nom du Bureau de la Fabrique. Mme Barrois principalement se plaint que les grandes orgues ne marchent pas ; qu'en avril dernier vous n'aviez même fait qu'un accord incomplet parce que vous n'étiez pas assuré de pouvoir continuer ; et que depuis cette époque les grandes chaleurs et les grands froids ont rendu l'accord de son orgue indispensable ; que si on n'y procédait pas promptement, il pourrait arriver de graves dommages à son instrument.
     Je vous transmets sa plainte, et je vous prie de venir le plus tôt que vous le pourrez faire le second accord de 1859 ; puis vous continuerez ensuite 2 foix par an comme vous faîtes à St Pierre.

ADMINISTRATION DES CULTES
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DECRET
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N A P O L E O N , par la grâce de Dieu

et la volonté nationale, Empereur des Français,

à tous présents et à venir, S A L U T .


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signé      N A P O L E O N


20 août 1860

Le dimanche quatorze avril mil huit cent soixante et un
... La demande d'augmentation faite par Mad. Barrois, organiste, est ajournée.

     Vous m'aviez écrit que vous viendriez avant l'Ascension accorder les orgues de la Cathédrale, nos organistes demandent qu'elles le soient promptement, et si c'était possible avant la Fête Dieu. Je vous prie donc de venir à cet effet cette semaine.

Cette lettre n'a pas été envoyée
le jour même Chazelles a donné
une raison satisfaisante de son
retard.

     Je suis accablé de demandes par nos deux organistes relativement à l'accord des orgues ; il paraît qu'il est de nécessité absolue de ne pas attendre plus longtemps ; je vous ai adressé plusieurs lettres inutilement ; nous pensons que vous ne pouvez pas continuer à accorder les orgues de la cathédrale ; s'il en est ainsi écrivez-le moi ; votre silence passé ce mois aura le même résultat et si je ne reçois pas de réponse nous considérerons ce fait comme un désistement, la Fabrique s'adressera alors ailleurs.

     En réponse à la lettre que vous m'adressez ce matin, j'ai l'honneur de vous rappeler ce que je vous ai dit lors de notre voyage : savoir que la dépense du nettoyage de l'orgue n'avait pas été autorisée par la fabrique, et ne figurait pas au budget de 1862, qu'en conséquence il m'était impossible de solder cette dépense sans un vote régulier du Conseil.
     Je vous prie donc de ne pas faire tirer sur moi pour le mois de mai, ni pour cette année, car je serais obligé de refuser la traite. J'ai vu Mr Blin, à qui vous avez parlé le premier. De cette dépense, il m'a dit vous avoir simplement promis de proposer la dépense à la première réunions du Conseil ; je regrette que vous ne soyez pas venu me trouver de suite car c'est au Trésorier qui détient le budget et qui seul est responsable que l'on doit s'adresser pour savoir si telle ou telle dépense a été votée.
Vous vous seriez ainsi évité ce désagrément. Tout ce que je puis faire à présent, c'est de présenter votre lettre à la réunion de Quasimodo lors de l'établissement du budget de 1863, car pour cette année, je vous le répète le budget est voté, approuvé par Mgr et il y a des travaux considérables et autorisés à payer. Agréez Mr...

     La réunion de la Fabrique pour délibérer sur le budget de 1863 vient d'avoir lieu ; j'"ai proposé d'inscrire aux dépenses du dit Budget les travaux que vous avez faits en janvier dernier, et le mémoire que vous m'avez présenté, lequel monte à 325 frs, pour nettoyage et accord général de l'orgue de choeur.
     Plusieurs membres du Conseil ont trouvé ce travail fort coûteux et il ont exprimé le voeu de l'examen détaillé de cette note, et que vous soyiez prié de vérifier de nouveau l'ouvrage fait, et d'examiner scrupuleusement, s'il n'y aurait pas une diminution sensible à opérer sur votre mémoire.
     Quant au paiement à faire sur les fonds de 1863, la grande majorité du Conseil a été plus formellement encore en opposition avec la proposition que je présentais ; tous ces M.M. disaient qu'aucune dépense importante ne pouvait être faite sans l'assentiment du Conseil et sans discussion et délibérations préalables, que même en cas d'urgence il eut été facile d'obtenir une réunion extraordinaire qui aurait statué à cet effet. La Fabrique eût cependant, je le crois, inscrit cette dépense à con Budget de 1863 sans une circonstance grave et imprévue qui l'en a empêchée. Elle est titulaire de rentes 4½ sur lesquelles par suite de la conversion en 3 % elle est obligée de payer en 1863 une somme de 2578 f 80. Cette lourde charge tombant inopinément sur des revenus restreints, et qui ont déjà leur emploi nécessaire et prévu pour le personnel et les frais ordinaires du Culte, a fait rejeter forcément toutes les autres dépenses qui n'étaient pas indispensables et celle-ci qui n'avait été autorisée par personne ; (et encore malgré ces rejets, le Budget se solde en déficit en raison de cette soulte).
     Je regrette donc beaucoup, d'avoir à vous prévenir qu'il me sera impossible, vu le vote du Conseil, de solder votre mémoire en 1863, je le présenterai de nouveau l'année prochaine afin de le faire inscrire pour les premiers fonds de l'année suivante, et je compte bien que les explications que vous pourrez fournir d'ici là aux membres de la Fabrique sur la nature du travail, et de meilleures circonstances pour nos ressources pécuniaires feront accorder immédiatement les fonds destinés à ce travail.
     Je regrette encore plus, qu'avant de le commencer, vous ne soyez pas venu me trouver, je vous aurais instruit des règles de comptabilité auxquelles un Trésorier responsable est tenu de se soumettre, je vous aurais prévenu que sur l'exercice 1862, je n'avais aucun fonds disponible à ce sujet, et que pour 1863 je ne pouvais rien vous promettre avant un vote de la Fabrique.
     Croyez bien au surplus, Monsieur, que ce retard provient surtout des causes véritablement exceptionnelles que je vous signale et soyez bien assuré que s'il avait été en mon pouvoir de l'abréger, je l'aurais fait avec la plus grande satisfaction et que tout le Conseil aurait décidé ainsi pouvoir constater les difficultés qui se sont présentées.
     Agréez...

Chazelles facteur d'orgues à Avallon

     Mme Barrois vient se plaindre à moi que son orgue n'est pas d'accord, et qu'elle désirerait beaucoup que vous puissiez faire votre tournée d'été le plus tôt possible avant les fêtes qui restent dans cette saison, j'espère donc que vous pourrez venir accorder nos orgues avant le 14 juillet, jour où Mgr officiera à la Cathédrale. Les travaux que vous faites à St Pierre vous rendront ce voyage plus facile en ce moment.

Chazelles...

     Lorsque votre lettre m'est arrivée, je voulais vous faire savoir que la somme de 60 frs dont la Fabrique est débitrice pour l'accord des 2 orgues était à votre disposition et que je décidais même que vous puissiez désormais toucher cette petite somme au 15 Xbre afin que selon le vœu du Conseil les dépenses soient toujours faites pendant le cours de l'exercice et n'empiét(ass)ent(!) pas d'une année sur l'autre. Veuillez donc pour cet objet faire présenter votre quittance de 60 frs le plus tôt possible, et pour l'accord de 1863 ne pas attendre 1864 ; au mois de Xbre prochain, vous pourrez me faire tenir si je suis encore Trésorier pareille quittance de 60 frs.
     Quant à l'objet principal de votre lettre et à la demande de paiement de la réparation du petit orgue je la transmettrai dans la première réunion, mais je regrette de vous dire que je doute beaucoup qu'elle puisse être admise de suite ; les raisons que je vous ai déduites (!) dans ma lettre du 22 mai subsistent entièrement. Quelqu'ait été l'urgence et quelque fut votre conversation avec un membre de la fabrique j'ai les mains liées par le vote du Conseil, et par le Budget qui ne prescrit dans les recettes prévues de payer les seules dépenses adoptées. Le Conseil me rappelle que la personne à laquelle vous faites allusion dans votre lettre, en rendant compte de ce qui s'était passé, a cru qu'il s'agissait d'une petite opération qui ne dépasserait pas 100 frs et alors dans sa pensée et attendu l'urgence que vous signaliez ce membre a pu dire en conversation qu'il approuverait cette dépense mais de là à un vote de 325 frs qui dût être fait par tout le Conseil et question Budget, il y a bien sûr des motifs qu'il serait bien long et superflu de vous ... , la Fabrique de St Etienne est plus que tout autre tenue d'observer simplement et rigoureusement les règles de comptabilité. Sans la dépense extraordinaire et imprévue qui est tombée ... de payer 2578 de soulte ce qui nous prive de plus d'une année de ressources le Conseil a admis la réparation de l'orgue pour 1864, mais vu cette dépense si considérable, il sera impossible de porter l'orgue ailleurs qu'au budget de 1864 à moins qu'il ne nous vienne pour 1864 une ressource imprévue telle que don ou legs.
     Soyez assuré que si cela arrivait et si par quelque moyen que ce soit il était possible d'avancer ce paiement je ferai toutes les instances nécessaires pour cela, je présenterai donc votre demande au Conseil pour la prochaine réunion de Quasimodo ; je ne doute pas que le Conseil ne l'adopte pour le Budget de 1864. Dans ce cas vous pourriez compter sur la somme au moyen des 1ers fonds disponibles c-à-d aux premiers jours de janvier prochain, et je répète que s'il nous arrivait une ressource extraordinaire je demanderais alors au Conseil l'autorisation de l'appliquer de suite et par avance au paiement que vous demandez. Vous pouvez donc compter sur tout mon concours dans la limite des possibilités et autant que le Conseil de Fabrique m'y autorisera car je n'ai qu'une voix au chapître.

Cejourd'hui quatre mars mil huit cent soixante trois.
Demande de Mr Chazelles pour réparation de l'orgue de choeur.
Mr le Curé demande des explications au sujet d'une somme de 325 fr que Mr le Trésorier propose de porter au budget de 1864 pour le paiement d'un mémoire de Mr Chazelles, facteur d'orgues, qui a, sans ordre du Bureau, réparé l'orgue de choeur. Les explications ne se trouvant pas comprises audit mémoire, le Bureau décide qu'il sera sursis à ce réglement jusqu'à nouvel ordre, et charge le Trésorier de recueillir les renseignements nécessaires pour édifier le Conseil à qui la question est renvoyée.

8 mars 1863                                                                                                                         Chazelles...
Le Bureau de la Fabrique ayant préparé le Budget de 1864 qui doit être discuté et voté par la Conseil à Quasimodo prochain, j'ai présenté votre mémoire de 325 frs pour nettoyage de l'orgue de choeur mais ce mémoire a été contesté par plusieurs membres, d'abord parce que le travail a été fait sans ordre ni vote de personne, puis parce que votre mémoire ne présente aucun détail, aucune constatation du temps passé et de la réparation nécessaire ; je dois donc vous dire qu'après cette discussion préparatoire, je crains beaucoup que le Conseil ne se montre pas aussi favorable que je l'avias pensé d'abord, et que, contrairement à ce que je vous ai écrit le 22 janvier dernier, il serait possible que cette dpense fût rejetée ou du moins fortement amoindrie. Je pense que vous aurez l'occasion de venir ici avant Quasimodo, ne fut-ce que pour le premier accord de l'année.
Veuillez donc alors passer chez moi et me donner des détails plus complets sur ce nettoyage, puis me laisser ou m'envoyer une note très explicite et très détaillée, indiquant la nature de l'ouvrage, le temps que vous avez passé, le nombre d'employés, etc., tout cela servira à éclairer le Conseil, et à justifier l'importance de la somme que vous demandez pour le budget de 1864.
Agréez...
Vous feriez peut-être même bien d'adresser à ce sujet une lettre explicative à Mr le Président et à M.M. les membres de la Fabrique

Le facteur d'orgues Chazelles renouvelle
par l'organe de Mr le Trésorier, sa demande
de 325 frs pour nettoiement complet de
l'orgue de choeur.

Suivent des comptes, dont :
Xbre. 20. A Mr Gropin, facteur d'orgue, pour réparation à l'orgue du choeur et adjonction de pédales suivant un vote du Conseil................................................................................................................    60,25
Juin. 10. A Mr Chazelle pour nettoyage complet fait en 1862 à l'orgue de choeur........ 200,00

     Tous les membres de la Fabrique ont plusieurs fois exprimé leur plainte au sujet du délaissement dans lequel vous laissiez nos orgues. Il a été en mainte occasion question de vous faire remplacer puisque vous n'exposiez pas même les motifs qui vous empêchaient de venir ; cependant comme il a été sursit à cet égard, et que Mr ... qui s'était chargé provisoirement en votre place, n'a pas encore commencé, vous pouvez venir accorder nos orgues qui en ont grand besoin, et je suis assailli à chaque instant de réclamations par les Organistes. Je vous engage pour tous ces motifs à venir même dans les plus brefs délais.
     Je vous avais aussi dans ma dernière lettre demandé des explications au sujet du nettoiement de l'orgue de choeur que vous avez fait il y a 18 mois sans autorisation ; sur votre silence continuel, la Fabrique a passé outre et a fait expertiser par un homme compétent. Après l'expertise il a été décidé que le Trésorier pourrait solder jusqu'à concurrence d'une somme de 200 frs au maximum.
     A votre premier voyage, veuillez vous présenter chez moi et
     Agréez...

1866

Dépenses lors de la visite de Leurs Majestés Impériales à la Cathédrale, le 6 mai

     En faisant quelques appropriations à la Cathédrale, il est tombé sans doute des plâtres de démolition dans les tuyaux et sur les soupapes du grand orgue, car rien ne veut plus marcher. Nous avons Dimanche 29 les lères Communions et Mardi Confirmation. Il serait donc urgent que vous veniez de nuit (ou de suite)(?) ici demain ou samedi au plus tard accorder de nouveau cet orgue et voir ce qu"'il y manque. il y a urgence, n'y manquez donc pas.

     Le Sieur Mélotat nommé provisoirement organiste au choeur.
Un membre dit que pour ce qui concerne le jeune Louis Mélotat, proposé par Mr le Curé pour remplacer l'organiste qui a quitté la ville, les renseignements pris permettent d'espérer qu'il remplira correctement ses fonctions surtout si des avertissements préalables le prémunissent contre toute infraction au réglement qui lui sera présenté.
     Le Bureau consulté nomme provisoirement aux fonctions d'organiste le nommé Louis Mélotat dont le traitement partira d'aujourd'hui, jour de son admission par le Bureau.

     Nos organistes nous demandent avec instance que vous veniez accorder nos deux orgues avant Pâques et la semaine prochaine plutôt que la Seamine Sainte afin de ne pas gêner les offices ni les confessions.
     La grande humidité de l'hiver a mis, disent nos organistes, nos instruments en grand désaccord pricipalement le grand orgue. Veuillez donc tout mettre en harmonie avant la grande fête de Pâques et
     Agréez...

     Lorsqu'il y a quelques années nous vous avons chargé de l'accord de nos 2 orgues en priant les employés de la maison Ducroquet de cesser le service qu'ils faisaient jusque là ... c'était dans l'espoir que nos instruments seraient ... un facteur habile si proche de notre ville, nous étions heureux de lui procurer notre petite clientèle.

Le département de l'Yonne
comme Diocèse
Alype-Jean NOIROT
Tome 2
Quand refleurissent les déserts (1844-1875)

     ... En 1852, l'abbé VIALA proposait qu'on mit un peu d'ordre dans ces restaurations.
     C'est le temps où les orgues s'installent jusque dans les villages :
     à Villevallier, le 31 août 1866¹ ; le 12 mars 1865 à Sergines² en attendant que, passée la guerre de 1870-1871, une véritable épidémie se propage dans ce luxueux besoin.
     Jusqu'alors l'engouement, cultivé à grand renfort de recommandations épiscopales et de certifications ministérielles, pour petites bourses notamment, outre les "serpents", s'était porté sur des appareils musicaux transformés grâce à l'invention du curé de Villeblevin, Clergeau, d'un "mécanisme musical de transposition".
     L'archevêque en avait par une lettre circulaire du 19 mars 1845, chaleureusement félicité l'inventeur : "Votre découverte, notait-il, doit être d'une grande utilité pour la propagation et pour la popularité de la musique d'orgue qu'il est si désirable de voir employer dans toutes les églises pour l'accompagnement du plain-chant et des cantiques".
     La démonstration faite devant Mgr Joly de ce que nous connaissons sous le nom de " transpositeur" devait enthousiasmer l'archevêque : "Je vous félicite donc bien sincérement de vos succès et du bon service que vous rendez aux pompes religieuses. Donnez à votre découverte tous les développements qui puissent la rendre d'une utilité générale. Vous savez quelle est votre première démarche à faire. Les moyens de publicité ne vous manquerons pas, et ils auront certainement un résultat favorable. Vous pouvez compter sur mon concours pour propager l'emploi et l'application de votre découverte. Je la verrai avec plaisir s'introduire sur l'orgue du choeur de la métropole, dans mes grand et petit séminaires, et dans toutes les paroisses de mon diocèse".
     Joignant l'acte à la promesse, l'archevêque fait insérer au dos de la lettre d'invite à la retraite ecclésiastique, datée du 23 juillet suivant, à l'intention de tous les curés du diocèse : "M. Clergeau, desservant de Villeblevin fait prévenir MM les curés du diocèse que l'ORGUE TRANSPOSITEUR, dont il est l'inventeur, sera expérimenté à la fin de la retraite ecclésiastique".
     Dezpuis le 14 avril, l'abbé Clergeau tient son brevet d'invention et s'active près des évêques de France par une lettre et une notice datée du 1er juillet. La fabrication de l'instrument qui peut s'adapter sur les pianos ou orgues existants, comme la mise en chantier de nouveaux modèles qui inclueront le procédé, a été remise à un facteur d'orgues et harmoniums parisien : Fourneaux, passage Vivienne, 64 et 70; Ce dernier a même amélioré le système en adjoignant sur les instruments qu'on désire en voir munis une "expression" par combinaison de jeux ; "ces orgues-expressives s'appelleront dorénavant SYMPHONIUM-ORCHESTRION".
     Le diocèse de Sens fut le premier à s'en doter. Il est encore des églises possédant cet instrument, telle celle de Merry-la-Vallée ; il y servit jusqu'à ce qu'un orgue vint détrôner de ses quatre jeux à tuyaux le modeste orchestrion symphonique<sup>3


1</sup> Semaine Religieuse de Sens 1866 p.9.
² Id. 1865 pp 55-56. On fit venir de Parie l'organiste de l'église St-Roch, Darnault, pour l'inauguration de l'instrument.
³ Même auteur, La vallée d'Aillant, t.I, p.67. L'orgue fut acheté en 1861.

1872

     Nos organistes désireraient bien que vous puissiez venir pour les accords de nos orgues avant Pâques, hors pour les trois derniers jours de la Semaine Sainte pendant lesquels les offices fréquents et les confessions empêcheraient d'accorder. Il faudrait donc que vous puissiez venir soit les derniers jours de cette semaine soit les trois premiers jours de l'autre.
     Vous pourriez en même temps me faire présenter votre quittance de 30 frs pour le 1er semestre, je n'aime pas que vous tiriez sur moi par billet à ordre, car souvent je suis absent, on se présente inutilement et alors on menace de protêt ou on fait payer un fr de commission pour retard, ce qui est onéreux et désagréable.
     Agréez...

Chazelles ancien facteur d'orgues.
nég^ant en vin. Avallon

     Vous êtes arrivé hier à la dernière heure pour l'accord de nos orgues, mais enfin, il était encore temps pour Pâques. Seulement vous avez omis de passer chez moi afin de nous entendre pour régler ; je vois en effet que l'an dernier j'ai soldé le 4 juillet et 24 Xbre 2 mandats de 30 frs chaque pour les 2 accords de 1871 et vous n'étiez venu qu'une seule fois à Pâques. Il se trouve donc ainsi que l'accord que vous avez fait hier se trouvait payé d'avance par le billet du 24 Xbre ; vous voudrez donc bien en prendre note et ne pas faire tirer sur moi cette année, car je serais obligé de refuser la traite.
     On m'a dit que vous aviez renoncé à l'industrie des orgues pour prendre un autre genre de négoce. Dans ce cas il me paraît évident que nous ne pouvons plus compter sur vous, car il vous serait impossible de venir au moment précis où nous le désirerions ; nous trouvons un accordeur beaucoup plus prêt et qui ne s'occupe que de choses de musique, comme il aura moins de frais de déplacement, nous traiterons avec lui à des conditions plus modérées, et surtout il sera à notre disposition du jour au lendemain ce qui est un avantage inappréciable pour nos organistes lesquels se plaignent sans cesse du défaut d'accord de leurs instruments.

Chazelles...

     J'accepterai le mandat que vous faites tirer puisque cela vous désobligerait tant, mais je maintiens ma demande d'un accord gratuit pour 1872 avant 9bre. Si vous n'aviez pas attendu au 18 Xbre et que vous fussiez venu au plus tard avant le 1er 9bre l'accord ait été donné ; vous ne ferez donc plus tirer sur moi. De plus je n'aime pas ce mode ainsi que je vous l'ai expliqué dans ma lettre du 19 mars, il est beaucoup plus simple qu'aussitôt l'accord vous passiez chez moi qui suis à la porte ou chez le 3ème vicaire qui vous solderait votre quittance et le lendemain je le rembourse.
     Pour 1873, je ferai part de vos propositions à la Fabrique, je ne puis rien décider.

5 avril      à Mr Chazelle facteur d'orgue à Avallon pour le 1^er accord de l'année suivant billet      30,00

     Mme Barrois se plaint que lorsque vous êtes venu mettre l'orgue en accord lundi dernier 12 août vous avez omis de toucher au pédalier qui ne marchait plus du tout. Ayez donc l'obligeance si vous ne venez pas par occasion ici assez promptement de lui écrire comment il faut obvier rapidement et précisément à l'inconvénient que je vous signale.

5 9bre      à Mr Chazelle facteur d'orgue à Avallon pour le 2^me accord de l'année suivant billet     30,00

Organistes et souffleurs : id 1871.
à Grapin, facteur de pianos à Auxerre.
     Deux cent cinquante francs pour un orgue harmonium d'occasion à l'effet de donner des leçons de chant aux enfants de choeur.

31 Xbre 1872.
Dans les comptes
     A Mr Grapin prix d'un orgue d'accompagnement destiné au Vicaire qui exerce chez lui les enfants de choeur.     250,00

1873

6 février      au S^r Grapin pour réparation d'un ophicléide
23 juin        Payé à Chazelle accord des orgues par Mr Blin

  6,50
25,00

     ... 3° Depuis longtemps, Madame Barrois demande à être remplacée comme organiste. Mr Lyon est proposé. Il demande 500 frs plus un mois de vacances. Le Bureau est autorisé à s'entendre avec Mr Lyon.

31 Xbre      Payé à Chazelle pour abonnement et réparation

225,00

     ... Le Bureau nomme également organiste de la cathédrale, Mr Lyon en remplacement de Mme Barois démissionnaire.
     Le Conseil dans sa prochaine séance fixera le traitement de ce nouvel organiste qui est entré en fonction le 1er novembre.
     Mr le Président expose qu'à l'occasion de cette récente nomination on a reconnu la nécessité de faire quelques réparations importantes au grand orgue. A cet effet un devis a été demandé au facteur qui accorde les orgues de la cathédrale. Ce devis vient d'être présenté par Mr Chazelles, il s'élève au chiffre de 6,240 frs.
     Le Bureau opine que ce devis doit être soumis au Conseil dans sa prochaine séance.

     Le Président communique au Bureau une lettre de Mr Lyon organiste, à laquelle est jointe un devis dressé par Mr Chazelles, facteur d'orgues, pour la réparation des orgues de la cathédrale.
     Mr Lyon réclame instamment le renouvellement des claviers et le nettoyage des jeux. ces deux articles du devis montant à 1.100 Frs seraient les premiers et les plus urgents à exécuter. Le Bureau après avoir entendu la lecture du devis de Mr Chazelles, arrête d'abord son attention sur les deux points signalés par Mr Lyon et priera le Conseil d'y employer ses ressources disponibles et au besoin d'en créer.
     Le Bureau pense que les autres parties du devis doivent être aussi prises en considération. Elles pourraient être successivement exécutées et à cet effet on pourrait entendre Mr Lyon pour être mieux renseignés. Mr l'Abbé Appert fait observer que de l'augmentation avait été promise à l'organiste du petit orgue et que ce jeune employé sollicite la réalisation de cette promesse. Le Bureau décide qu'il en sera référé au Conseil et qu'on demandera pour cet organiste du choeur le traitement payé à son prédécesseur, c'est-à-dire une augmentation de cent francs.

     Le Bureau décide en outre qu'il est utile de s'occuper dès maintenant du projet de réparation du grand orgue qui a été adopté par le Conseil pour l'exercice 1875.

Budget pour 1875

2 organistes
2 souffleurs
Réparation urgente des orgues

800,00
100,00
1200,00

L'an 1875 le 11 juillet

     ... Le Conseil... autorise le Bureau à traiter avec Mr Chazelles pour les travaux de réparation du grand orgue, tels qu'ils sont détaillés dans le devis antérieurement soumis au Conseil, moyennant le prix total de 6240 frs et conformément aux conditions de paiement en principal et intérêt énoncés dans la soumission et à stipuler toutes les clauses de bonne exécution et de garantie convenables.

Ce onze août 1875.

     Mr le Président donne lecture d'une lettre de Mr Chazelles demandant qu'une commission soit chargée de contrôler l'opération de la réfection de l'orgue principal et de seconder son exécution par un concours permanent.
     Le Bureau pense que Mr Lyon suffira à cette oeuvre et qu'en cas d'hésitation il pourra s'aider des connaissances et de l'expérience de Mr Oberti.
     Dans la même lettre, Mr Chazelles demande que les frais de transport des pièces nécessaires à la réfection de l'orgue soient supportés par la Fabrique.
     Le Bureau après en avoir délibéré, décide que ces frais doivent être payés par le fournisseur.

L'an 1876 le dimanche 20 avril

     ... Les autres dépenses ordinaires ne donnent lieu à aucune observation... Le Conseil ouvre un crédit de 1 000 frs pour le mobilier de la nouvelle sacristie et un autre de pareille somme pour la réparation du grand orgue.

Le 28 avril ou
Le 29 juin 1876.

     L'entrepreneur Chazelles a souscrit un engagement régulier pour la livraison des travaux de l'orgue à la fin de décembre 1876, avec condition de 20 francs pour chaque jour de retard.

L'an 1876, le premier octobre

     ... Mr Quantin, président du bureau des Marguilliers, donne communication d'une lettre en date du 29 7bre 1876, par laquelle Mr Chazelle, chargé de la réparation du grand orgue, lui annonce sa prochaine arrivée pour commencer de suite les travaux. Le Conseil reçoit cette nouvelle avec satisfaction et il espère que Mr Chazelle continuera son travail sans interruption de manière à livrer l'orgue en bon état dans les délais fixés par son traité.

Lettre de Mr Chazelle concernant
le peu de solidité du plancher du
grand orgue et décision du Conseil

     Il est donné lecture d'une lettre de Mr Chazelle chargé de la réparation du grand orgue, qui craint que la tribune où il est placé et le plancher sur lequel repose la soufflerie ne présente pas toute la solidité désirable. Il prie Mr le Président du Bureau des Marguilliers d'en faire vérifier l'état.
     Mr Piéplu a procédé à cette vérification et il résulte de son rapport que le plancher sur lequel est établi le buffet de l'orgue est suffisamment solide pour en supporter la charge, mais que celui sur lequel repose la soufflerie présente une trop grande distance entre les solives et que celles-ci devraient être doublées. En même temps Mr l'Architecte fait observer que la réparation de l'orgue actuel devant entraîner la fabrique dans des dépenses fort élevées, il y aurait peut-être avantage à le transférer immédiatement au bas de la nef et à l'établir au-dessus de la porte principale de l'église.
     Le Conseil s'en(!) s'arrêter à la proposition de Mr Piéplu qui occasionnerait pour la fabrique une dépense bien plus considérable que celle de la réparation pure et simple du jeu d'orgues, telle qu'elle s'exécute aujourd'hui, autorise le bureau des Marguilliers à faire procéder aux travaux de consolidation jugés nécessaires par l'architecte. La dépense est imputée sur le crédit des dépenses imprévues.

4 janvier 1878. Mandat Viollet
réparation de l'orgue de choeur
Réparation et nettoyage de l'orgue du catéchisme de persévérence
Organistes et souffleurs : identique à 1876

 
30,50
25,00
 

Mr Chazelles ne répondant à une lettre de Mr le Président au sujet du retard qu'il apporte à la restauration du grand orgue et une nouvelle demande ayant été faite par lui modifiant son devis, il est décidé qu'on lui adressera une seconde lettre pour le prier de venir à Auxerre sans délai.

Expéditeur : Pilverdier
328, r de Vaugirard
 
30 mars 1877

Expéditeur : Coursier
50 (ou 59) boulevard
de la Tour Maubourg

Gare expéditrice : BERCY

Mai 1877

18 Fixé une partie des sommiers de l'orgue sur l'ordre de
     l'organiste ft 3 supports avec bouts soudés en T à congé
     percé les murs, les scellés pour porter un plancher
                                           pris 32 h 50 à 0,80 .....
     11 vis à tête carrée 28-70 pour les fixer 0,35.....
25 ft 2 supports de plancher après les montants de chassis
     du soufflet dont à scell.
                                           pris 20 h à 0,80.....
     ft 4 vis tête carrée 28-70 pour les fixer au boir à 0,35.....
     ft 2 boulons tête à 6 pans écrous 6 pans de 80 m/m pour
     fixer un des supports à un de ceux déjà posés à 0,65.....
     façonné 2 supports en vieux fer, les posés à scell. pour
     le corps du buffet d'orgue au-dessus pour recevoir un
     plancher                                  pris 13 h 80¹ à 0,50.....
     f.un          neuf à scell. et à patte 8 h 50 à 0,80.....
     f. 6 vis à tête carrée de 70 m/m pour les fixer au buffet à 0,35.....

¹13 h 48 de nos jours (NdA)

 
 
26,00
3,85

16,00
1,40

1,30


6,90
6,80
2,10

a Chazelle selon le budget supplémentaire
Restauration des orgues
Cent trente trois francs cinquante
pour fourniture de plaques de fontes destinée au soufflet des orgues.

Complément de la restauration
du grand orgue

La parole est donnée à Mr le Trésorier.
     Ce membre fait connaître au Conseil que le bureau a été saisi récemment de la demande formulée par Mr Chazelles, facteur d'orgues, à l'effet de compléter la restauration du grand orgue. Cette demande a été soumise à la commission d'artistes exécutants qui s'est transportée avec le bureau au lieu où se poursuit cette restauration.
     Après un long examen des travaux en cours d'exécution et des demandes d'extension non comprises au devis, la commission susnommée a été d'avis :
          1° que les travaux sont très bien exécutés.
          2° que parmi les demandes adressées au bureau, il y en a dont l'exécution est d'une urgence indispensable et que les autres s'élevant du reste à un chiffre beaucoup moindre, compléteront très avantageusement la restauration de notre grand orgue. Elle ajoute que si ce travail de complément est renvoyé à une époque ultérieure, il entrainerait une dépense trois fois plus fortes. En conséquence la commission a été d'avis que l'on accédat aux demandes de Mr le facteur d'orgues Chazelles.
     Mr le Trésorier ajoute que le bureau a été unanime pour appuyer devant le Conseil la demande formulée par Mr Chazelles le 5 juillet dernier.
     Il dépose ensuite le devis des travaux additionnels préparé par Mr Chazelles comme il suit :

     1° Fourniture de 139 tuyaux pour compléter les anciens jeux
     2° Réparer et mettre en harmonie les jeux anciens au nombre de 20
     3° Réparer et refaire le postage du grand orgue et son positif
     4° Nettoyer les tuyaux de montre du grand orgue et du positif
     5° Trente boutons de registres à fournir
     6° Grand parallèlogramme en fer pour l'ancienne soufflerie
     7° Un salicional de 8 pieds basses bouchées antaillées
     8° Trompette de 8 pieds grosse taille
     9° Au récit manque flûte harmonique de 4
     10° Au récit octavin harmonique

500,00
540,00
450,00
200,00
100,00
120,00
350,00
400,00
200,00
150,00

Total du nouveau devis       3010,00 frs

     Les plaques en fonte pour charger la soufflerie resteront à la charge de la fabrique.
     Le Conseil après en avoir longuement délibéré décide à la majorité que ces travaux seront entrepris par Mr Chazelle aux prix susindiqués, qu'ils ne devront pas retarder la livraison de l'orgue et que pour suffire à leur paiement on prolongera autant qu'il sera nécessaire, le nombre des annuités déjà fixé au premier devis ; de plus que la demande des anciens tuyaux faite par ledit facteur ne peut encore avoir de solution et est renvoyée à une autre réunion.

Allocation d'un à compte à Mr Chazelle.

     Le Conseil adopte cette idée et charge un de ses membres de traiter cette question... On proposerait à Mr Chazelle un à compte de 2 ou 3000 frs.

Restauration des orgues

     Sur la proposition du même membre, le Conseil ouvre sur les fonds libres de l'exercice courant un crédit de 410 frs à l'effet de solder le montant de tous les frais relatifs au transport et à l'emballage du matériel neuf employé à la restauration du grand orgue.

Affaissement dans le jeu d'orgues

     Mr Blin expose encore que depuis quelques jours on remarque un affaissement dans le corps principal de l'orgue. La partie supérieure du clavier touchait à l'arceau de la voûte et elle en est aujourd'hui séparée de quelques centimètres. L'affaissement constaté proviendrait d'un mouvement de la charpente qui contient l'orgue par suite des additions qu'on y a faites ou simplement du plancher sur lequel il repose ? Il ne lui pas été possible de s'en assurer, mais il déclare que l'inspection à laquelle il s'est livré ne lui a fait connaître aucun dégât indiquant un mouvement dans la charpente. Quoiqu'il en soit il croit urgent de fair rechercher par un homme compétent la cause de l'affaissement qui s'est manifesté et vérifier l'état du bois de la charpente sur laquelle sont établis le jeu d'orgues et ses accessoires.
     Le Conseil après en avoir délibéré décide que Mr l'Architecte Piéplu, chargé de la surveillance des travaux de la cathédrale, sera invité à procéder immédiatement à la vérification proposée et à s'adjoindre à cet effet le charpentier de la fabrique ou tout autre homme de l'art qui lui conviendra.
     Le Conseil s'ajourne à un jour ultérieur pour entendre le rapport de Mr Piéplu.

     Le Trésorier de la fabrique St Etienne paie à Mr Blin, membre du Conseil la somme de quatre cent dix francs 80 centimes que ledit Blin a payé au Sieur Chazelle en compte et à valoir sur les travaux par lui faits à l'orgue de st Etienne (frais d'emballage et de transport).

Vérification du plancher des orgues
Nomination d'experts

     Un membre rend compte de l'inspection de la charpente du grand orgue faite par Mr l'Architecte Piéplu conformément à la dernière délibération du Conseil. Après un examen attentif il a constaté que tous les bois étaient en parfait état de conservation qu'ils n'avaient fléchi d'aucun côté et que l'affaissement qui s'était produit n'avait pas augmenté. Il regarde cette charpente comme suffisamment solide pour supporter le nouveau jeu et ses accessoires, mais pour éviter l'oscillation qui se manifeste dans les solives du plancher de la soufflerie quand elle est en mouvement, il proposerait de les doubler ou de les soutenir par une poutre transversale.
     Le Secrétaire déclare que malgré toute la confiance que lui inspirent le titre et les fonctions de Mr Piéplu comme architecte des Monuments Historiques, il ne peut se contenter du rapport verbal qui vient d'être fait en son nom. Il manifeste de nouveau la crainte que lui donne l'affaissement du plancher sur lequel repose le buffet de l'orgue et il expose les graves responsabilités de toute espèce que le Conseil assurerait si faute de précautions la charpente de l'orgue ou celle de la soufflerie s'écroulait. Le nouveau jeu, au dire du facteur, pèse environ 12000 kilog^s de plus que l'ancien. C'est là une surcharge considérable qui lui semble éxiger quelques mesures de consolidation et il serait d'avis de faire vérifier de la manière la plus approndie par une commission de plusieurs architectes l'état des charpentes qui soutiennent l'orgue.
     Après en avoir délibéré le Conseil, adhérent à la proposition qui lui est soumise, désigne MMrs Dondaine, Piéplu et Grégoire Roux, tous trois architectes à Auxerre, à l'effet de procéder à la vérification de tous les bois de charpente sur lesquels reposent l'orgue et ses accessoires, d'éxaminer s'ils ont une solidité suffisante pour en supporter le poids et en cas contraire d'indiquer les moyens de consolidation qu'ils jugeraient le plus convenable.
     Il charge Mr le Président des Marguilliers de prévenir ces MMrs de la mission qui leur est confiée en les priant de vouloir bien adresser au Conseil le plus tôt possible un rapport écrit sur les résultats de leur inspection.
     Sur les explications fournies par un membre le Conseil autorise Mr Chazelle à ajouter au nouveau jeu d'orgue un octave de bombarde moyennant l'abandon à son profit des vieux tuyaux.
     Enfin le Conseil ouvre sur les fonds libres du budget en exercice un crédit de 80 frs 40 pour le prix des plaques de fonte superposées sur la soufflerie de l'orgue qui aux termes du dernier traité avec Mr Chazelle devraient rester à la charge de la fabrique.

     Mr Chazelle, facteur d'orgues, mandé par le Bureau afin de donner des renseignements sur le degré d'avancement des travaux de l'orgue de l'église, déclare que l'instrument est en état de réception sauf quelques menus détails qui pourraient se faire après cette opération. Le Bureau après en avoir délibéré fixe à samedi prochain, deux heures, la réception de l'oeuvre. Il arrête que Mr le Président Marée sera invité à convoquer à cet effet le Conseil de Fabrique et MM les membres de la Commission.

Paul CHAZELLE
Facteur d'Orgues d'Eglises
11, rue de la Fontaine-Neuve
à AVALLON (Yonne)
-------------
Récompenses aux expositions
1858, 1860, 1862
et Universelle de 1877

Monsieur,

Auxerre, le 1er décembre 1877

Monsieur le Président du
Conseil de fabrique de la
Cathédrale à Auxerre

A 45° au bas du recto de cette lettre :

Vu bon à payer
à Mr Chazelle
la somme de deux mille francs
à compte sur les travaux des orgues
Auxerre 7 Xbre 1877
Le Président du Bureau
Quantin

15^è Année - N° 1

SIX FRANCS PAR AN

LA SEMAINE
RELIGIEUSE
DU DIOCESE
DE SENS ET AUXERRE
Revue paraissant tous les samedis

CHRONIQUE DIOCESAINE
...

5 Janvier 1878







PP. 11-12.

- On lit dans la Bourgogne
     Les fêtes de Noël à Saint Etienne d'Auxerre ont emprunté, cette année, une solennité nouvelle, à l'inauguration des grandes orgues. La cathédrale d'Auxerre possède enfin un instrument digne d'elle.
     Les vieilles orgues du seizième siècle, dont on se servait jusqu'ici, avaient eu sans doute, autrefois, des qualités que nos pères avaient pu apprécier ; mais, depuis longtemps, il n'était plus permis à leurs petits neveux de les reconnaître, dans un jeu aigre, discordant et sans précision. Les siècles n'avaient point passé sur elles sans laisser des traces de leur passage ; chaque année amenait une détérioration nouvelle ; une restauration était devenue nécessaire.
     Aujourd'hui cette restauration est un fait accompli ; et il nous a été donné, mardi dernier, d'entendre ces nouvelles orgues ; nous pouvons bien dire nouvelles, quoique ce ne soit que les anciennes restaurées ; mais cette restauration a été si complète, si entière, que c'est vraiment un nouvel instrument que nous avons entendu. Si quelques jeux, en effet, ont été conservés de l'ancien instrument, ils ont été si bien harmonisés, si admirablement combinés avec les vingt nouveaux jeux ajoutés, qu'ils ont maintenant dans l'ensemble un caractère harmonieux qui leur manquait jusque là. Nos vieilles orgues, si elles offrent encore à l'oeil la même physionomie, ont donc été admirablement modernisées, en même temps que la puissance en a été triplée ; il n'était pas possible de faire mieux, à moins de faire des orgues tout à fait neuves.
     C'est une œuvre qui fait honneur à messieurs les membres de la fabrique de Saint Etienne, qui l'ont entreprise, malgré les lourds sacrifices qu'elle a imposés, et à notre compatriote bien connu, M. Chazelle, qui l'a exécutée. Désormais, l'instrument ne fera plus défaut aux inspirations de l'artiste ; et M. Lyon, dont le talent n'a plus besoin d'éloges, nous promet des flots de cette harmonie religieuse qui s'allie si bien avec la piété.
     Le jour de Noël, notre éminent organiste a su, dans un jeu large et savamment combiné, faire ressortir toute la puissance et toutes les ressources de son instrument. Nous ne savons de quel auteur il s'est inspiré pour les admirables mélodies de sa communion mais nous serons toujours heureux d'entendre ces voies humaines, si belles, si touchantes, qui nous rappelaient les voix des anges appelant les bergers à la crèche.
     Plusieurzs amateurs avaient, pour cette circonstance, spontanément offert le concours de leur voix ; ils ont, sous l'habile direction du maître de chapelle, exécuté deux motets, bien choisis et bien chantés, qui nous ont inspiré le plus vif désir de les entendre de nouveau dans d'autres solennités.
     La Cathédrale peut à juste titre être fière de ses orgues, et chacun trouvera désormais dans cet attrait nouveau un motif de plus d'assister aux belles et saintes cérémonies de l'Eglise.

     Lecture est faite du rapport des trois experts chargés par le Conseil de procéder à la visite de l'état des planchers qui supportent le grand orgue.
     Après avoir constaté que les bois de ces planchers étaient d'une qualité excellente, d'un équarissage suffisant et qu'ils n'avaient subi aucun affaissement sensible qui fut de nature à inspirer des craintes sérieuses, à l'unanimité, ils ont été d'avis
     1° qu'il n'y avait pas urgence à ce qu'il fût pris pour l'instant aucune mesure de sûreté ;
     2° qu'il conviendrait néanmoins que les pieds du chassis qui enferme la soufflerie ne demeurassent pas plus longtemps en porte-à-faux dans l'entredeux des solives et de remédier de suite à ces inconvénients ; qu'il suffirait pour celà de relier les pieds dudit chassis, soit par des                 , soit par de simples entretoises boulonnées avec eux et suffisamment allongées pour que la charge se trouve répartie sur l'ensemble des solives contigues.
     3° enfin qu'il serait prudent de faire en sorte qu'un trop grand nombre de personnes ne se trouvent jamais réunies dans la tribune qui contient la soufflerie à moins qu'on ne prit auparavant quelques précautions pour consolider le plancher de ladite tribune.
     Quant aux moyens qu'il conviendrait d'employer pour cette consolidation, MMrs les experts déclarent qu'il en existe plusieurs qu'ils pourraient proposer, mais auparavant ils croient devoir faire observer que tous présentent des inconvénients et quelque soit celui qu'on adopte il y aurait aujourd'hui nécessité de défaire tout ou partie des plafond et planchéiage qui recouvrent le plancher de la tribune, ce que l'on eut pu plus facilement effectuer, si l'opération se fût faite avant l'installation de l'orgue et de ses accessoires.
     Le Conseil prend acte de la présentation de ce rapport. Il en ordonne le dépôt dans les archives de la fabrique et ouvre au budget de l'exercice courant un crédit de 72 frs pour le paiement des honoraires dûs aux experts.
     Il autorise en outre Mr l'architecte Piéplu à exécuter immédiatement les travaux indiqués par les experts en ce qui concerne le chassis de la soufflerie et s'il ne les trouve pas suffisant pour donner au plancher sur lequel il repose une solidité entière & à faire procéder à ceux qu'il estime nécessaires.

Procès verbal de réception du grand orgue

     Mr Blin donne lecture du procès verbal de la réception que MM Oberti et Lyon, professeurs de musique, ont faite des travaux de restauration du grand orgue le 21 Xbre dernier en présence du Conseil de Fabrique.
     Ces MMrs ont constaté que les conditions du devis avaient entièrement été remplies par le facteur. Tous les nouveaux jeux ont été fournis en bonne qualité et en conformité du progrès de la facture moderne. L'orgue est d'une harmonie parfaite et tel qu'il est aujourd'hui établi et restauré il serait un instrument parfais au moyen de quelques additions dont la dépense ne serait pas très élevée. Mr Chazelle à leur avis a tiré le meilleur parti possible de l'étroite enceinte mise à sa disposition et il a surmonté avec un plein succès les nombreuses difficultés provenant du défaut d'espace.
     Le Conseil a déjà exprimé, lors de la réception de l'orgue, à MMrs Lyon et Oberti ses plus vifs remerciements pour avoir bien voulu surveiller les travaux et aider le facteur de leur expérience. Il les leur réitèrent aujourd'hui et prie Mr Blin de se faire auprès d'eux l'interprête de toute sa gratitude.
     Voulant donner aussi à Mr Chazelle un témoignage de sa satisfaction, le Conseil renonce à l'indemnité mise à la charge du facteur en cas de retard des travaux et bien qu'aux termes du traité du .. .. .. ..           il ne dut lui être payé qu'une première annuité de mille francs un an après la livraison et sans intérêts, il lui sera soldé dès aujourd'hui sur les crédit spéciaux ouverts au budget de l'exercice 1877 la somme de 4000 frs. Le Conseil décide en outre que le procès verbal de réception sera déposé aux archives de la fabrique.

     ... 2° L'attention du Conseil est appelée ensuite sur une demande d'augmentation de salaire formée par le sieur Landréot, souffleur du petit orgue, lequel fait observer que son service ne souffre point d'interruption et nécessite de sa part une assiduité plus constante que celle exigée du souffleur du grand orgue, dont cependant le salaire est plus élevé que le sien, il y aurait lieu de le rétribuer à peu près dans la même proportion.
     Le Conseil, après délibération,
     Considérant qu'en effet le petit orgue du choeur fonctionne à tous les offices, aussi bien les simples dimanches que les jours de grandes fêtes ;
     Que cependant, si cette circonstance motive de la part du Sieur Landréot une assiduité plus grande que celle éxigée de son confrère, on peut dire que, par compensation, son service est beaucoup moins pénible ;
     Décide qu'il n'y a pas lieu d'élever son salaire au même chiffre que celui du souffleur du grand orgue ; mais que, toutefois, les raisons qu'il indique en sa faveur, méritant d'être prises en considération, il lui sera alloué tant pour la présente année que pour les exercices subséquents, une augmentation de 25 frs qui portera son traitement annuel à 75 frs.

     5 Mr l'Archiprêtre communique au Conseil une demande par laquelle Mr Lécuyer, Organiste chargé de la tenue du petit orgue, exprime le désir qu'il lui sera alloué, tant pour la présente année que pour l'avenir, une augmentation de 100 frs.
     Le Conseil, considérant que, bien que Mr Lécuyer remplisse ses obligations avec beaucoup d'exactitude, ce n'est pas une raison cependant pour lui allouer une augmentation aussi considérable que celle qu'il sollicite ;
     Décide que, cette augmentation sera de cinquante francs seulement ; et que, en ce qui touche l'exercice courant, le crédit nécessaire sera prélevé sur les fonds libres.

     ... Mr l'Archiprêtre expose l'urgence de l'achat d'un ophicléide, celui de l'église étant en très mauvais état, et ne pouvant être réparé. Le Conseil vote le crédit nécessaire et présumé d'environ 80 francs lequel sera porté sur les dépenses imprévues.

     Pour une réparation proposée aux orgues il est admis que l'on se contentera du strict nécessaire pour assurer le fonctionnement de l'instrument mais qu'il sera décidé à la séance de Quasimodo quelles réparations sérieuses doivent être exécutées.

     ... 4° L'organiste du choeur, Mr Ingrand demande une augmentation de 100 frs, mais le Conseil décide que ses appointements seront maintenus au chiffre de 400 frs, tout en reconnaissant qu'il fait bien son service, mais aucune obligation nouvelle ne lui étant imposée.

     Mr le Président donne connaissance au Conseil, du montant des réparations prévues pour les orgues.
     Le devis établi par Mr Stolz facteur d'orgues à Paris est le suivant :

     1° Relevage général du ton de l'instrument pour l'amener au diapason normal
     2° Réservoir de vent pour assurer une distribution uniforme et divers aménagements
     3° Etablissement d'un jeu de bourdon de 16

4000,frs
1200,frs
1200,frs

Total 6400,frs

     En présence de ce chiffre élevé, vu les ressources de la fabrique, Monsieur l'Archiprêtre émet l'avis qu'il vaudrait mieux laisser les choses en l'état, tant que le buffet de l'orgue ne sera pas modifié, avec les réparations faites il y a 10 ans. L'organiste en y mettant de la bonne volonté, doit pouvoir tirer un parti convenable, de l'instrument actuel ; on se bornerait aux réparations et accords indispensables.
     Mr le Président prend l'avis du Conseil sur cette proposition qui adoptée par la majorité des membres.

     Mr le Président communique une lettre de Mr Ingrand organiste demandant la réparation de l'orgue, des congés et une augmentation de 100 frs. Le Conseil décide
     1° que les congés de droit sont refusés et laisse à Mr l'Archiprêtre le soint de donner des permissions quand il le jugera convenable
     2° que l'augmentation de 100 frs est accordée à partir du 1er mai 1892, mais à la conditions que Mr Ingrand abandonne toute autre prétention.

     Mr Ingrand, deuxième organiste, demande à la fabrique d'établir un cours de solfège pour les enfants, ce qui faciliterait le recrutement des choristes pour les offices solemnels ; le Conseil sans admettre la demande de Mr Ingrand, autorise Mr l'Archiprêtre, à prendre sur les fonds disponibles de la somme votée au budget ordinaire, comme frais de maîtrise, ce qui sera utile pour subvenir partiellement aux frais d'un cours de solfège établi à l'école des Frères.

     Mr l'Archiprêtre en présence du chiffre de la souscription pour le calorifère qui donne en s'ajoutant aux ressources actuelles pour cet objet un excédant, serait d'avis de le consacrer au projet de changement et de translation des orgues, qui tant comme instrument que comme emplacement dans l'église, laissent beaucoup à désirer, mais le Conseil refuse de s'occuper de cette question avant ques les ressources pour le paiement d'une dépense aussi importante ne soient pas mieux assurées, il décide donc que l'excédant des fonds disponibles pour le calorifère sur les dépenses payées sera mis en valeurs, dont le revenu contribuera à son entretien.

     Une lettre de Mr Lion organiste signale le mauvais état des orgues.
- Les détériorations résultent surtout des travaux faits à la grande verrière voisine. On ne peut songer à aucune réparation utile tant que la verrière ne sera pas terminée. On pressera donc Mr Bonneau d'achever au plus tôt cette verrière et on décidera ultérieurement ce qu'il y aura lieu de faire pour les orgues.

     Monsieur l'Archiprêtre entretient le Conseil de remplacer les Grandes Orgues qui sont en très mauvais état par de nouvelles qui seraient installées au fond de la Grande Nef. Il dit avoir réuni une certaine somme provenant de dons qui lui ont été remis par des paroissiens.
     Le Conseil se range à l'avis de Mr l'Archiprêtre, et décide qu'il sera fait les demandes nécessaires pour arriver à ce résultat. La fabrique interviendra pécunièrement pour une certaine somme, et inscrira au budget de 1898 à la séance de Quasimodo une somme de 1000 frs comme 1ère annuité des 5000 frs qui sont votés.
     La copie de cette délibération sera transmise à Mr l'Architecte des Monuments historiques chargé de la Conservation de la Cathédrale pour qu'il dresse le plus tôt possible les plans et devis de la tribune.

     Juste avant une énumération des soumissions de l'orgue, il y a une lettre en date du 23 janvier 1897, adressée par Mr CH. Anneessens à Monsieur l'abbé Pinçon, curé archiprêtre de la Cathédrale à Auxerre dont voici les deux premiers paragraphes seulement :



          Monsieur l'Archiprêtre,

     Bien que cette lettre ne concerne pas précisément la reconstruction des Orgues de votre cathédrale, je crois devoir vous l'adresser à titre officieux.
     Vous ne sauriez croire à quel dénigrement je suis en but et à quels vilains procédés d'aucuns se laissent entrainer.
...
      Si tant est que cette lettre puisse avoir un intérêt pour les chercheurs des oeuvres d'Anneessens, je peux la copier ici ou l'envoyer par mail.

     Monsieur l'Archiprêtre informe le Conseil qu'il n'avait pas encore reçu de réponse de Mr Boeswillwald, Architecte des Monuments historiques, au sujet des plans et devis de la tribune pour les orgues ; Mr le Président se charge de lui envoyer une lettre de rappel ainsi qu'un nouvel extrait de la délibération de la séance du 3 janvier dernier

     Mr l'Archiprêtre annonce qu'il a reçu de Mr l'Architecte des Monuments historiques les plans et devis de la Tribune et du Buffet des nouvelles orgues.
     La dépense s'élevant à 23 065^f52, le Conseil décide d'adresser à Mr le Ministre des Beaux-Arts une demande de secours ainsi conçue :

     "     Considérant que la tribune actuelle des grandes orgues
     "placée provisoirement à l'angle du transept sud est une
     "construction absolument regrettable pour la beauté de l'édi-
     "fice, qu'elle en brise les lignes, et cache les sculptures
     "et défigure une très belle chapelle latérale de la Renais-
     "sance ;
     "     Considérant que cette tribune n'est pas d'une solidité à
     "toute épreuve, qu'un affaissement inquiétant s'est déjà ma-
     "nifesté et que dans un délai plus ou moins éloigné, il fau-
     "dra y faire des réparations ;
     "     Considérant qu'il y a lieu de remédier à cet état de
     "choses que tout le monde regrette au point de vue de l'art,
     "en construisant une nouvelle tribune avec un nouveau buffet
     "d'orgues sous la grande verrière de la porte principale ;
     "     Attendu que Mr Boeswillwald, Architecte des Monuments
     "historiques a établi le plan de cette tribune et du buffet
     "avec un devis s'élevant à la somme de 23 065^f52 ;
     "     Attendu que la Fabrique a voté sur ses ressources person-
     "nelles une somme de 5000 frs payable par annuité et que,
     "d'autre part une souscription faite dans le même but a pro-
     "duit une somme de 5000 frs soit 10000 frs pour les travaux
     "projetés ;
     "     A l'honneur de solliciter de Monsieur le Ministre des
     "Beaux-Arts l'autorisation de construire la tribune et le
     "buffet d'orgues, et une subvention nécessaire pour achever
     "de couvrir les frais du devis dressé par Mr l'Architecte des
     "Monuments historiques.

     Mr l'Archiprêtre porte une plainte contre l'organiste du petit orgue qui au Salut de la fête des                du 12 novembre dernier a refusé de jouer. L'organiste sera mis en demeure de remplir son devoir et de recevoir poliment les observations que Mr l'Archiprêtre croira devoir lui faire.